NOTES
Jeux de mots sur:
- Prométhée: « Les dieux te nomment Prométhée: nom menteur. » Note: « Prométhée signifie prévoyant. Les jeux de mots de cette espèce ne sont point rares dans Eschyle. » (Pierron, ouvrage cité, traduction de Prométhée enchaîné, p. 9.)
- Polynice: « Tantôt, l'oeil hagard de courroux, il s'adresse à ton exécrable frère: Polynice! s'écrie-t-il; et ce nom qu'il démembre, ce nom dont il prononce séparément les deux moitiés, c'est déjà un reproche. » Note: « Le mot Polynice est composé de deux mots dont l'un signifie beaucoup et l'autre querelle, dispute. » (ibid., traduction des Sept contre Thèbes, p. 131.)
- Hélène: « ... cette Hélène cause de tant de combats. Fatale en effet aux vaisseaux...» Note: « Le choeur, jouant sur le nom d'Hélène, Ελενη, change successivement ce nom en ελενας (de ειλον [j'ai pris] et de ναυς [navire] ), ελανδρος (de ειλον et de ανηρ [homme]), ελεπτολις (de ειλον et de πολις ou πτολις [ville]) mots qui contiennent tous le radical du nom d'Hélène. Le premier ελενας rapproché de l'accusatif dorien Ελεναν, est comme un degré qu'on monte sans effort, et qui conduit assez naturellement aux deux autres. » (ibid., traduction d'Agamemnon, p. 190.)
- Apollon: « Apollon! Apollon: Dieu qui m'entraînes! dieu qui me perds! » Note: « Απολλων εμος. C'est un jeu de mots dans le même genre que celui d'Amphiaraüs sur Polynice, et du Choeur sur le nom d'Hélène; car le mot Απολλων vient, ou du moins paraît venir, du verbe απολλυμι, perdre, détruire. Eschyle adopte cette étymologie, ou plutôt cette analogie de termes, de même qu'il fait venir le mot Αγυιευς du verbe αγειν. (ibid., ibid., p. 206.)
- Ilion: « Cette alliance fut pour Ilion l'alliance du malheur. » Note: « Le texte dit, par un jeu de mots, χηδος ορθωνυμον. C'est que le mot χηδος signifie tout à la fois alliance et malheur, cause de deuil.» (ibid., ibid., p. 191.)
- le coq et le soleil: « Maintenant, invoquez cet oiseau de Jupiter. » Note: « Il y a dans cette phrase un jeu de mots fort étrange: le soleil se nomme, poétiquement, αλεκτωρ, le nom du coq est αλεκτρυων, et l'un et l'autre chassent le soleil. Ces analogies ont suffi à Eschyle pour lui faire transporter au soleil ce qui s'applique exactement au coq. » (ibid., traduction des Suppliantes, p. 349.)
L’anecdote, pas si connue de tous que ne le dit, malicieusement, Hugo –qui d’ailleurs semble ne pas l’avoir comprise ou s’en souvenir mal–, se trouve au chapitre de Diogène dans Vies des plus illustres philosophes de l'autre Diogène, Diogène Laërce. « Quelqu’un lui disait : « Vivre est un mal. » « Non, dit-il, mais mal vivre. » On lui conseillait de rechercher son esclave qui s’était enfui. « Ce serait une plaisante chose, dit-il, que Manès pût vivre sans Diogène, et que Diogène ne pût pas vivre sans Manès. » Un jour où il mangeait des olives, on lui apporta une tarte; ce qui lui fit jeter les olives en disant: Hôte, cédez la place aux tyrans! et cita en même temps ces autres paroles: Il jeta l'olive. » Ce qu’éclaire (?) cette note : « Parodie d'un vers d'Homère, qui renferme un jeu de mots qu'on ne saurait rendre en français. » (Les Vies des plus illustres philosophes de l'antiquité...traduites du grec de Diogène Laërce, Lefèvre, Paris, 1840, ouvrage qui figurait dans la bibliothèque de Hauteville House.)